Hogwarts Online - Forum du jeu de rôle
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| | [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Mer 3 Fév 2016 - 20:10 | |
| Je suis carrément d'accord avec vous pour l'univers. En apparence l'univers HP a l'air un peu enfantin, mais derrière y'a vraiment quelque chose de plus mature. D'ailleurs je crois qu'il y a des gens qui se sont amusés à écrire des livres sur la philosophie qui se cachait derrière l'oeuvre de JK Rowling. J'irais en lire un pour voir. La grande majorité des blockbusters se terminent "bien" |
| | | Nao Alexander
Nombre de messages : 339 Nom de jeu : Nao Alexander Profession IG : Fière pouffy Date d'inscription : 16/06/2015
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Mer 3 Fév 2016 - 22:00 | |
| Je n'ai pas envie de me lancer dans une grande dissertation sur les points forts et faibles des livres/films, mais moi ce qui m'a quand même très - très très très - déçue, c'est la façon dont toute la saga s'est achevée. Hop Voldemort est vaincu, on tue quelques personnages sympas au pif pour que ce soit un peu larmoyant, tout le monde se trouve un mari/femme et s'empresse de pondre des gosses qu'on retrouve 10 ans plus tard voie 9 3/4. (puis les noms des gosses, n'en parlons même pas... Scorpius?? Sérieux?). Les gentils restent gentils et les méchants sont toujours aussi détestables.
L'univers est en effet très riche, je vous rejoins là dessus, et on sent que JKR s'est amusée à developper une foule de détails annexes qui rendent l'ensemble cohérent. Puis faut saluer son incroyable imagination quand même. Mais ça, c'est dans les première années, et je trouve la fin franchement bâclée. Les personnages se cantonnent à leur rôle de base, et on sent un gros ras-le-bol de la part de l'auteur. Enfin, c'est mon impression. Que le "bien" l'emporte, pourquoi pas, la fin peu être heureuse sans être aussi chiante.
EDIT: Bon, mention spéciale pour Rogue quand même, où il y a un peu de recherche, bien que personnellement j'ai eu du mal à y croire. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Jeu 4 Fév 2016 - 14:46 | |
| Bref message depuis la Fnac: j'avais pas tort, les Harry Potter sont au rayon enfant, section "roman dès 9 ans". Et bim. J'ai quand même fait le rayon fantaisie avant ça, puis romans pour ado... mais non. Pareil dans les autres librairies. Ça laisse songeur. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Jeu 4 Fév 2016 - 16:07 | |
| Ca a toujours été le cas. C'est le public ciblé et c'est avec l'ampleur que ça a pris que les livres ont été mis en vente dans d'autres rayons parfois mais une fois le rush passé, on les retrouvait toujours au rayon enfant/ado. Ce sont des livres qui, au moins pour les premiers tomes, sont abordables dès 8 ans, voire même 7. Et comme pas mal de bouquins, suivant l'âge qu'on a, on ne les aborde pas de la même manière.
Quand on choisit un livre, on sait en général à quel public il s'adresse, ce qui n'empêche pas d'apprécier son contenu, l'histoire, l'univers ou des persos. Parfois on les relit avec plaisir comme on relit certains bouquins comme ça parce qu'on a envie et parfois on n'en a juste pas envie. J'ai beau être adulte, j'aime bien m'émerveiller pour trois fois rien, ne pas me prendre la tête et me plonger dans une histoire comme je l'ai toujours fait, après j'ai des périodes aussi où j'apprécie davantage certaines littératures que d'autres mais je peux apprécier un album pour gamin de 4 ans, une série de livres pour ados, revenir à mes mangas préférés et lire et relire le superbe bouquin qu'est Gagner la guerre. C'est assez riche pour ne pas être blasé, mais c'est aussi un état d'esprit.
La saga des Harry Potter a été chouette à découvrir et surtout à partager, les films, c'était encore différent et j'ai déjà donné mon avis plus haut. Ce qui revient le plus sur les livres, c'est que ça aurait mérité d'être davantage fouillé, peut-être parce qu'on en veut toujours plus, mais c'est cool aussi de combler les trous avec sa propre imagination, ça, c'est sans limite. (et pis c'est gratuit ;) ) |
| | | Sam Dmitriev Jr.
Nombre de messages : 231 Age : 27 Nom de jeu : Samwell A. Dmitriev Junior. Profession IG : Tomboy maladroit mais badass. Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Jeu 4 Fév 2016 - 17:17 | |
| Je vais essayer de ne pas me relancer dans un pavé, mais tant mieux si ça vous a plu de le lire. Effectivement Lou, pour l’hippogriffe tu as raison. Il existait déjà, comme pour le loup-garou. Ce que je veux dire, c’est qu’aucun croquis, ou descriptions réellement détaillées n’a jamais été laissée par JKR lors de la réalisation des films. Vrai que l’hippogriffe est une copie conforme de la créature hybride qu’on connaissait déjà, alors sur ce point, oups. Mais je maintiens que le travail sur les autres créatures, et même le loup-garou (parce qu’il aurait pu être représenté d’une bonne centaines d’autres façons) est à saluer. Bref. Pour la franchise, ça a toujours été du grand n’importe quoi, je te l’accorde, une course contre la montre qui aurait pu en tuer certains. Mais sans l’excuse de l’écriture du scénario - puisque les livres étaient déjà sortis - et avec le fric en montagne qui gravitait autour de tout l’univers, je ne pense pas qu’ils aient vraiment eut trop le choix. Sortir un film par an, c’est sortir des films qui auront huit chances sur dix d’être merdiques, mais c’est s’assurer de ne pas avoir à payer le triple de ce que la Warner, et je ne sais quelle autre prod déboursait déjà, à mon sens. Je peux me tromper, néanmoins. Et puis il y a aussi la crainte de se faire oublier entre chaque film, malgré l’immense succès d’HP, et les gens qui financent les films, ce ne sont pas des cinéastes, ce sont des requins: ils s’en tapent. Enfin le problème majeur: avec les acteurs, comment faire autrement ? patienter 3 ans entre chaque film ? Impossible. Changer d’acteur entre les périodes pour remédier au problème ? Pire, ça leur aurait probablement couté une blinde, et ça aurait pu faire perdre un certain 'sens du vrai' (comme on appelle dans le métier x).) qui est déjà assez fragile avec le contenu des films. Après oui, c’était des films destinés aux enfants. Et certains, très tôt, notamment le trois sur lequel je m’étais un peu étalé, reste pour le grand public à la frontière ce qui est supportable pour un gosse de 8 ans. Bon, après, c’est normal que les avis de chacun ne se rejoignent pas forcément, on a chacun notre façon de ressentir chaque chose, et je peux me mettre à pleurer devant un film qui fera doucement rigoler d’autre. Pour ma part, je trouve que tous les films sont de qualité (comment se mettre à dos tout le monde). Quand je dis "qualité", bien sûr, ça ne méritera jamais un oscar, mais, mais putain, tout ce travail quoi ! C’est dur de faire un film, et même si beaucoup ont été déçu, ça reste des bons films. Personne ne sortait de la salle en plein milieu, voire au bout de dix minutes, à cause d'un emmerdement profond, comme j'ai pu le voir pour.. oui, enfin, non, je ne citerais pas. Bref. Bien sûr qu’ils sont là pour faire du fric, bien avant de faire rêver, et ça gâche tout, et on aimerait que ce soit autrement, mais l'industrie du cinéma aime contenter les gens juste assez pour les faire payer une place de ciné, mais se fatiguer plus qu'il ne faudrait, parce OH, on s'appelle pas tous Christopher Nolan. Mais je ne considère qu’aucun des 8 films n’est à jeter: pour moi le seul défaut que je pourrais « houhouter », ce serait le jeu des jeunes acteurs, même une fois devenus adultes. Mais là c’est difficile de jeter la pierre en coulisse, on ne pouvait pas deviner que Radcliffe serait si mauvais en grandissant. Brr. Après, j’ai moi-même reproché au fil des années ce côté trop 'facile' que pouvait présenter la saga, ces maladresses entre le bien et le mal, mais finalement, d’autres choses m’ont conforté dans l’idée que malgré les « ouatedafuque » que je soufflais en regardant les films, ça allait. Je pense à Rogue, notamment, qui avec son histoire redresse de façon monumentale toute la saga ( sisi, je le pense, en restant au niveau déjà établi par l'histoire, bien sûr). Rogue il me fait un peu penser à Cyrano, blague à part. Et Dumbledore, aussi, qui finit par ne plus inspirer autant de bonté lorsqu’on en apprend plus sur lui. Ect ect. Il y a d’autres trucs, je ne cite que ce qui m’a le plus marqué. Enora, je te rejoins assez sur la bêtise qu’a fait JKR en torchant la fin d’un livre qui aurait dû se terminer autrement. Mais je me mets à sa place, et je suppose qu’elle n’a pas non plus prit cette décision à la légere: Harry Potter est devenu un monument pour beaucoup d’hommes et de femmes, c’est un fait. J’essaye de me figurer ce que ça me ferait d’envoyer un texte qui fera hurler et s’écrouler la grande majorité de mes fans, même si moi je sais que c’est ce qui est le plus juste et cohérent à faire. Bon, et puis il me semble qu’elle a reçu des lettres de menaces, on peut toujours crier 'stand tall', et se dire qu’un véritable artiste ne devrait jamais revenir sur son oeuvre pour une bande de con, mais avec l’ampleur que ça a pris, je pense que la pauvre ne devait pas savoir où se mettre. Et puis on est jamais content, il faut se le dire. +1000 Samboy |
| | | Menelaus Walmos Adulte majeur.e et vacciné.e
Nombre de messages : 215 Age : 28 Nom de jeu : Menelaus Walmos Profession IG : Agent de police magique Date d'inscription : 03/06/2012
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Jeu 4 Fév 2016 - 18:17 | |
| J'aime quand tu écris des pavés, puisque tu arrives à traduire ma pensée presque tout du long ... :D Du coup, quelques commentaires, en vrac : Daniel Radcliff, ils l'ont super bien choisi, il avait vraiment la tête de l'emploi. Je trouve qu'il commence à moins faire "rêver" à partir du 5, mais comme on a eu le temps de s'habituer à lui, ça passe encore. Et ça aurait été pire que tout de changer d'acteur. Les 3 acteurs principaux ont quand même pas dû avoir de vie pendant ... quoi ? Plus de 10 ans ? ... Et la période ado en plein milieu ? ... Des fois, je me demande comment ils ont fait. Rogue (nez crochu) = Cyrano (nez long) ? :scratch: Je dois pas en connaître assez sur Cyrano. Pourtant j'ai lu le livre, un jour ... Il y a longtemps, au collège ... Et c'est vrai que sortir 8 films à raison de un film par an, même avec un budget illimité (ce qui n'est pas forcément le cas ...), ça reste un exploit. En faire des films qui peuvent être primés aux Oscars, ça relève du miracle |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Jeu 4 Fév 2016 - 21:40 | |
| Tu as certainement raison Sam, c'est tout simplement que je les avais vus passer en devanture avec les fêtes, ça m'a fait bizarre de les retrouver là ^^ Personnellement j'adore les livres pour enfant illustrés, ils en font de très beaux de nos jours. Je pense que c'est dû au souvenir que j'ai des films, et à ma méconnaissance des enfants de 9 ans que je ne fréquente absolument pas dans la vie, je me demande si c'est pas un peu "sombre" pour eux. La fin, notamment. Mon frère, à cet âge, n'avait pas du tout supporté le premier film du Seigneur des Anneaux par exemple, je suis un peu restée sur ce constat. Mais c'était pas la même époque non plus.
Samwell, je me suis fait la réflexion bizarre que les réalisateurs & co devaient prier pour ne pas que les acteurs meurent au détour d'un film et plantent tout. Il me semble que ce fut le cas de l'acteur de Dumbledore, mais il était vieux, avec une barbe, des lunettes... si ça avait été l'acteur de l'un des trois personnages principaux ils en auraient pleuré ! '-' J'aime bien imaginer un mec chargé de les suivre partout pour les sauver in extremis de tous les accidents possibles et imaginables en s'en prenant lui-même plein la gueule, me demandez pas pourquoi.
Cyrano, c'est la figure du héros romantique et de l'idéaliste. Il allie le pathétique et le sublime, il est grotesque à cause de son apparence physique et formidable dans son sens du dépassement, son courage et son sens du sacrifice. C'est un personnage très complexe et très contrasté, il est courageux lorsqu'il s'agit de se battre, jamais sur ses sentiments les plus intimes, et au final il ne fait qu'aligner les échecs. L'épitaphe "Cyrano de Bergerac, qui fut tout et qui ne fut rien" est assez parlante à ce niveau. Niveau idéal, il s'en fiche de l'atteindre, c'est sa poursuite qui l'intéresse, "On ne se bat pas dans l'espoir du succès [...] c'est bien plus lorsque c'est inutile". Il y a aussi sa préférence pour l'amour spirituel, mettant de côté l'amour charnel. On peut lui trouver des ressemblances avec Rogue, effectivement. |
| | | Menelaus Walmos Adulte majeur.e et vacciné.e
Nombre de messages : 215 Age : 28 Nom de jeu : Menelaus Walmos Profession IG : Agent de police magique Date d'inscription : 03/06/2012
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Ven 5 Fév 2016 - 6:59 | |
| Ah oui, en effet, je comprends mieux pour Cyrano :D Et oui, le premier acteur de Dumbledore est mort après le 2nd volet. Ils ont dû le remplacer par un plus jeune. |
| | | Menelaus Walmos Adulte majeur.e et vacciné.e
Nombre de messages : 215 Age : 28 Nom de jeu : Menelaus Walmos Profession IG : Agent de police magique Date d'inscription : 03/06/2012
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Sam 13 Fév 2016 - 11:45 | |
| Pour ceux qui seraient intéressés, et/ou qui auraient du temps à perdre, je vous mets le script d'une vidéo que je viens de regarder (dans le cadre d'un MOOC sur la fantasy), et qui présente l'influence de Harry Potter sur la fantasy. Il y a pas mal d'éléments plutôt intéressants sur cette oeuvre. (désolé pour le format, c'est pas bien pratique de copier/coller le texte d'un PDF) - Spoiler:
Lors du premier module de ce chapitre sur la fantasy pour la jeunesse, j’ai laissé entendre que deux cycles avaient changé la face de la fantasy pour la jeunesse : la trilogie À la Croisée des mondes de Philip Pullman et la septologie d’Harry Potter, de J. K. Rowling. Je vous propose donc de revenir sur ces deux cycles et d’essayer de comprendre plus en détail en quoi ils ont, à leur manière, opéré une sorte de révolution sur le genre en lui-même, mais également bien au-delà. J’ai choisi un ordre de présentation inverse à celui de la parution des oeuvres, en commençant par Harry Potter, paru entre 1997 et 2007 en version originale, et dont le succès a quelque peu éclipsé celui de À la Croisée des mondes (1995-2000), la trilogie s’achevant alors qu’avait déjà commencé le succès planétaire de Harry Potter. Cela me permettra ainsi d’insister sur le caractère pionnier de À la Croisée des mondes. Que peut-on encore dire sur Harry Potter, que la revue Lire qualifiait en 2005 de premier livre de la mondialisation ? Qu’y a-t-il donc dans le chaudron magique de J. K. Rowling ? Sur le plan narratif, l’oeuvre se caractérise par un savant mélange d’ingrédients qui, s’ils ne sont pas nouveaux, forment une recette inédite. Harry Potter se caractérise en effet par un panachage de genres narratifs très réussi, à l’image du grand brassage mythologique à l’oeuvre dans le récit. Ces genres, ce sont par exemple le roman de pensionnat, le roman d’apprentissage et l’un de ses sous-genres, celui de l’apprentissage d’un jeune sorcier, le roman policier (et l’on pourrait sans doute en trouver d’autres)… Au regard du genre de la fantasy, Harry Potter est indéfinissable, car on y trouve à la fois des éléments relevant de la low fantasy mais aussi de la high fantasy, ou encore de la fantasy urbaine ou de la light fantasy, marquée par l’humour. Pour revenir sur la parenté de la septologie avec la low fantasy, il y a dans Harry Potter des scènes, des créatures et même des thèmes, comme celui du double maléfique, relevant vraiment du fantastique. Mais encore, on sent dans Harry Potter l’influence de grands auteurs anglais dont le style, le sens de l’intrigue ou encore l’art du dialogue ont nourri l’écriture de J. K. Rowling : Jane Austen, Elizabeth Goudge, Charles Dickens, mais aussi la féministe et communiste Jessica Mitford. Des auteurs de fantasy pour la jeunesse tels qu’Edith Nesbit ou C. S. Lewis nourrissent aussi l’imaginaire et l’écriture de Harry Potter. Parallèlement, la septologie opère un retour aux grands archétypes des contes et de la mythologie. On retrouve par exemple tout un jeu d’échos entre Harry Potter et le mythe de la quête du Graal, et notamment entre les personnages de Harry et Perceval, héros du Conte du Graal de Chrétien de Troyes, récit fondateur de la légende du Graal en Occident. A ce propos, il ne vous a sans doute pas échappé, en particulier, que Dumbledore présente quelques similitudes avec Merlin, dont il partage la sagesse et aussi, la longue barbe blanche, ce qui est confirmé par son appartenance à l’Ordre de Merlin. De la même manière, on pourrait aussi montrer que les enfances de Harry s’apparentent par de nombreux points à celles d’un héros épique. Après les archétypes, venons-en à présent au sort que réserve J. K. Rowling à certains stéréotypes propres à la fantasy, en particulier l’opposition très manichéenne entre bons et méchants. C’est loin d’être si simple dans Harry Potter, qu’il s’agisse de Severus Rogue, d’Albus Dumbledore ou du père de Harry, pour prendre quelques exemples significatifs. Quant à Harry, le lien gémellaire qui l’unit à Voldemort fait apparaître que le mal est davantage à combattre de l’intérieur que de l’extérieur. En effet, comme cela a été analysé à plusieurs reprises, Voldemort représente sur le plan psychanalytique le côté sombre de Harry, le « ça » freudien, lieu des pulsions, des désirs plus ou moins avouables, qui doivent être régulés par le surmoi. De plus, Voldemort est ré-humanisé par la découverte de son passé, qui se donne à lire comme une longue déchéance ; même si ce passé n’excuse rien, il rend le personnage plus pitoyable que réellement haïssable.
Un autre stéréotype est pour sa part, tourné en dérision : celui de la prophétie qui désigne l’élu. D’abord, il y a deux élus potentiels mais Voldemort oriente la prophétie qu’il ne connaît qu’à moitié en essayant de tuer Harry ; ensuite Mme Trelawney, professeur de divination de Poudlard, est souvent tournée en ridicule et les seules prophéties valables qu’elle délivre le sont à son insu (cf. Bomel-Rainelli). Mais J. K. Rowling retourne aussi d’autres stéréotypes plus généraux : sur le plan culturel, des personnages tels que Neville Londubat, et Hermione Granger, qui semblent respectivement incarner les stéréotypes de l’élève maladroit et inversement, celui de la bonne élève a priori sérieuse, ennuyeuse, prétentieuse se révèlent bien différents de cette étiquette. On pourrait aussi montrer que la raison n’est pas toujours l’apanage du genre masculin dans le récit et inversement, que la fantaisie peut être du côté de personnages masculins. Dumbledore n’est pas le dernier dans ce domaine (Voir les derniers mots de son allocution qui précède le banquet en l’honneur des nouveaux élèves de Poudlard : « Nigaud ! Grasdouble ! Bizarre ! Pinçon ! Je vous remercie ! » ). L’auteur bouleverse ainsi certains clichés traditionnels qui ont la vie dure. Cela nous permet d’en venir à une autre grande caractéristique de l’oeuvre : sa dimension humoristique. On trouve dans Harry Potter un humour potache, celui du monde de l’enfance, fait d’allusions scatologiques, de situations burlesques là où on ne les attendrait pas, comme par exemple lorsque Neville qui s’est cassé le nez ne peut prononcer correctement le sort « Stupéfix » dans un affrontement plus que critique contre les forces de Voldemort au Département des mystères du Ministère de la Magie (Tome 5, chap. 34 : « Le département des mystères »). En plus, J. K. Rowling use de toutes les ressources du nom à la manière de Dickens, en particulier pour désigner de manière éloquente ses personnages, mais aussi les lieux, les objets magiques, n’hésitant pas à utiliser jeux de mots, mots-valises, néologismes (Rusard et Miss Teigne, Luna Lovegoood, Voldemort, les Détraqueurs, les Mangemort, l’allée des Embrumes, les beugantes, les portoloins ...). On saluera la créativité du traducteur, notamment pour le choixpeau magique (sorting hat). Et, c’est le cas de le dire, les noms de sort en latin ou pseudo-latin ont aussi leur charme…
Mais une innovation importante est que Harry Potter opère une heureuse synthèse entre cycle et série. Je rappelle que dans une série, on retrouve le même personnage d’une histoire à l’autre, mais que chacune forme un tout autonome. La série vient répondre au besoin de répétition des jeunes lecteurs, tout en leur offrant le plaisir de la variation. Le cycle, lui, déroule une longue histoire sur plusieurs tomes et donne à voir l’évolution d’un jeune héros, qui nécessairement, grandit au fur et à mesure du récit, quand les personnages de série restent éternellement les mêmes, au même âge. Or Harry Potter conjugue en quelque sorte les avantages de la série avec ceux du cycle. En effet, chaque tome représente une année à Poudlard où l’on retrouve les mêmes personnages, les mêmes rituels : sur le plan narratif, les héros résolvent une énigme en passant par différentes péripéties. De ce point de vue, chaque tome forme un tout autonome. Mais parallèlement, les héros ont un an de plus à chaque tome, assistent à de nouveaux cours, ont des examens de plus en plus difficiles, mais aussi des épreuves de plus en plus dures, dans un monde qui s’assombrit, et les personnages se complexifient. Le coup de génie est non seulement d’opérer cette synthèse entre cycle et série, mais d’avoir adopté un rythme de parution qui épousait celui de l’évolution physique et psychologique des jeunes lecteurs, si bien que certains ont grandi, dans tous les sens du terme, avec Harry Potter (phénomène bien entendu redoublé par l’adaptation cinématographique où l’on perçoit le changement physique des jeunes acteurs au fur et à mesure de la parution des films). Une autre raison du succès de Harry Potter tient évidemment à l’exotisme du monde de Poudlard, qui est en même temps un monde miroir de notre société. Le monde magique et très festif de Poudlard, du moins dans les premiers tomes, évoque le monde de l’enfance où tout est possible et a beaucoup été analysé comme tel, même si l’on peut aussi le considérer comme le monde du passage à l’âge adulte (cf. M. Burkhardt), dans la mesure où c’est là que Harry y connaît les épreuves qui l’amèneront vers l’âge adulte. Mais Poudlard représente aussi un miroir de notre société : le pensionnat de Poudlard apparaît comme une version idéalisée du pensionnat à l’anglaise ; il représente une société mixte, très métissée, mais où menacent le racisme, la ségrégation sociale, la lutte des classes et des théories bien plus dangereuses comme l’eugénisme ; il incarne aussi, par ses sorciers déviants, notre société de consommation où l’on veut tout sans contrepartie, une société de l’enfant-roi, incarné par Voldemort dont le drame est de n’avoir jamais dépassé le stade infantile, mais aussi à certains égards par Dudley, le frère adoptif de Harry. Cela me permet d’en venir aux dimensions sociologique, politique et philosophique de ce cycle. Tout d’abord, Harry Potter est une véritable école de philosophie, comme en témoignent différents ouvrages, qui pose par exemple la question du choix individuel et de la liberté7. Mais le message central est celui de l’acceptation de la finitude humaine : vouloir vaincre la mort est une chimère et entraîne les pires dérives et dérèglements. Ainsi, l’histoire de Harry Potter est celle d’un cheminement spirituel, ou un cheminement vers une véritable sagesse, qui consiste « à accepter sa mortalité, à admettre que toute vie humaine est sacrée et à comprendre comment devenir le véritable maître de la mort » (Suzanne Bray). Tout le contraire de Voldemort qui cherche toute sa vie, en vain, et à n’importe quel prix, à éviter cette fatalité, et dont la plus grande faiblesse consiste justement, selon les mots de Dumbledore, dans son « incapacité à comprendre qu’il existe des choses bien pires que la mort » (Ordre du Phénix, trad., p. 914-915). L’oeuvre pose aussi de nombreuses questions sur l’individu et la société : la société de consommation, le rôle de la presse (souvenez-vous de l’horrible Rita Skeeter et de sa plume à Papote), les réflexes communautaires, la place des femmes, l’exploitation d’individus par d’autres… Elle met en garde contre le totalitarisme et multiplie les allusions aux tristes évènements de la Shoah à travers les actions et le programme de Voldemort, dont les points communs avec Hitler ont été soulignés à de nombreuses reprises. Enfin et surtout, Harry Potter peut se définir comme un anti-Peter Pan, selon le titre éponyme de l’ouvrage d’Isabelle Cani, qui ne s’enferme pas dans le monde de l’enfance, c’est-à-dire qui accepte de grandir, en renonçant à ses désirs de toute puissance, de domination et de devenir un être responsable de lui-même et du monde qui l’entoure. Ce n’est pas le moindre paradoxe qu’un récit de fantasy dénonce la pensée magique et la pensée paresseuse, qu’on reproche justement à ce genre d’encourager ! Et cette oeuvre désormais classique, et qui a désormais ses entrées à l’école, a aussi prouvé que bons sentiments et bonne littérature n’étaient pas tout à fait incompatibles.
Car la magie ou le phénomène Harry Potter, c’est aussi cela : un roman qui a fait lire toute une génération dont on disait que c’était des non-lecteurs, qui se mettaient à dévorer des milliers de pages, certains se mettant même à lire l’oeuvre dans sa version originale… Harry Potter a aussi révélé l’érosion des frontières générationnelles : il devenait moins inavouable pour des lecteurs au-dessus de la tranche d’âge de la trentaine de reconnaître qu’ils lisaient aussi de la fantasy et même de la fantasy « pour enfants ». La parution de Harry Potter a aussi été marquée par l’essor de communautés de lecteurs critiques actifs, rédigeant des encyclopédies, des glossaires, mais prenant aussi la plume pour écrire à leur tour des récits inspirés de la septologie, à tel point qu’on leur a donné le nom de « potterfictions ». Sur le plan éditorial, Harry Potter a marqué l’expansion des genres de l’imaginaire, mêlée à l’apparition de grands ensembles romanesques destinés au jeune public. Harry Potter est aussi à l’origine d’un nouveau stéréotype : celui des aventures du jeune sorcier (ou jeune sorcière) sans parents, qui découvre à la fois sa véritable identité et son élection pour sauver un royaume… Isabelle Olivier
Et désolé pour le double post. |
| | | Airt Brennan
Nombre de messages : 17 Nom de jeu : Airt Brennan Profession IG : Elève de 4ème année Date d'inscription : 06/09/2018
| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? Lun 17 Sep 2018 - 18:30 | |
| Le troisième est mon préféré parce que... Sirius Black. Besoin d'autres arguments ? ça suffit ^^
Pour ma part c'est le 7 partie 1 que j'ai le moins aimé aussi, pour les mêmes raisons que mes camarades je suppose, pas très intéressant et pompe à fric. |
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| Sujet: Re: [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? | |
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| | | | [Fandom] 'Harry Potter' Préféré(s) ? | |
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