Alden J. Montgomery

Sans préambule :

Capable de mal tourner à la moindre poussière dans l’engrenage, Montgomery suit des chemins qui lui sont propres. Son objectif est si simple et pourtant si compliqué, flou et vague, comme les lignes de l’horizon. D’ailleurs, il n’a jamais sans doute jamais entraperçu l’horizon, son regard étant trop souvent gêné par les immeubles de son quartier. Sa vie est une immense skyline où les murs de verre des buildings ne reflètent que de somptueuses illusions. Pourtant, il trouve toujours le courage de regarder plus haut, quitte à se brûler les yeux. Il est cet ambitieux qui brillera au sommet. Ou il ne sera pas.

Prenant les choses comme elles viennent, les acceptant, tantôt avec un cynisme teinté de moquerie, tantôt avec le sourire ravi d’un enfant rêveur, il refuse les contraintes et préfère croire qu’il vaut mieux que tout le reste. La question n’est pas de savoir s’il fait erreur : il suffit de se demander jusqu’où il est prêt à aller pour satisfaire son égoïsme et son ambition démesurée.

Sa rudesse amère et sa colère frustrée n’ont pour seul obstacle qu’une patience déjà moribonde. Mais cela lui permet de ne pas dévier de sa route, heurtant avec violence et fracas quiconque tentera de s’opposer à lui. Pourtant, c’est avec un instinct presque animal qu’il parvient à se trouver des alliés, des semblables, des personnes qui l’acceptent comme il est sans chercher à le changer. Ceux-là auront droit à un sourire de canaille, à un regard brillant, à un discours enflammé, à la promesse d’une aventure. Les autres devront se heurter à son expression narquoise, au mur de son silence, à la dureté de ses mots, et, parfois, à la fureur de ses poings.

Alden est un électron libre. Il change, il évolue. Il passe d’un état à l’autre. Du provocateur notoire au passionné décomplexé, du garçon surexcité à l’élève appliqué. Il est déjà un de ces gamins complexes, difficiles à suivre. Ces gamins qui semblent refuser toute logique, qui refusent de se laisser coller des étiquettes si facilement. Parfois, il agit comme un énorme cliché. La fois d’après, il brise de lui-même cette image de gamin des rues. Il est inconstant, changeant, illogique. C’est normal qu’on se trompe sur lui, sur ses intentions, sur sa nature. Il aime qu’on s’y trompe. Il est également contradictoire et paradoxal. Comme s’il est incapable d’avoir une ligne de conduite et de s’y tenir. Ou peut être a-t-il justement une ligne de conduite que les autres ne peuvent pas comprendre ni même appréhender.
D’aucuns voient dans ses coups de colère aussi soudains que brefs la marque de la frustration d’un garçon qui peine à trouver la place dans ce monde. Pourtant assuré et confiant, Alden a bien conscience de ne pas correspondre aux attentes de chacun. Et il ne fait rien pour y correspondre, préférant voguer à son gré dans l’océan de son individualisme.  

Récemment réparti à Serpentard, il se drape déjà des idéaux de sa Maison, sans même en avoir conscience. On le voit arriver de loin, rictus aux lèvres, démarche conquérante et déterminée. Né-moldu, il correspond tellement aux clichés sur les Sang-Purs que cela en est presque dérisoire. Salazar se retournerait sans doute dans sa tombe en apprenant que ce Sang-de-Bourbe est aussi digne de Serpentard que n’importe quel Sang-Pur. Et pourtant…

Mais Serpentard ne serait pas Serpentard si ses membres n’étaient pas aussi controversés que la Maison elle-même.